Conférence sur Notre Dame de Guadalupe

Vendredi 10 décembre, la paroisse Sainte-Marie-des-Vignes a eu le plaisir d’accueillir David Caron lors d’une conférence durant laquelle il nous a présenté le mystère de Notre Dame de Guadalupe. 

D’origine espagnole, ingénieur de formation, David Caron a passé une partie de sa vie au Mexique où il s’est intéressé de près à Notre Dame de Guadalupe notamment en suivant un master sur ce sujet. C’est en arrivant en France et en rencontrant Jean-Pierre Rousselle que son travail va prendre une autre dimension. En effet, lui aussi cherchait à comprendre, ce qui était arrivé en 1531 à Juan Diego Cuauhtlatoatzin, Indien d’origine toltèque converti au christianisme, et pourquoi cette représentation de la vierge sur cette tenue traditionnelle que portaient les indiens, « la tilma », faite d’un tissu en fibre végétale, n’avait pas bougé depuis cinq siècles. 

Ils ont alors décidé d’étudier ensemble cette révélation d’un point de vue scientifique, historique et théologique. Leur travail donnera un livre Notre Dame de Guadalupe – L’image face à l’Histoire et la Science publié en 2014 et permettra aussi à ce qu’une représentation de cette vierge soit installée à Notre Dame de Fourvière. 

Lors de cette soirée, David Caron nous a emmenés à cette époque de l’arrivée des espagnols au Mexique qui se confrontèrent à cette société aztèque très organisée qui domine toute la région où habitaient une population de 25 millions d’habitants. A leur grande surprise, ces conquistadors furent accueillis comme des dieux annonçant un sauveur qui était attendu dans la religion aztèque. L’installation de ces colons ne fut pas pour autant si simple et la période restait très troublée. C’est dans ce contexte que la vierge apparût quatre fois à « l’aigle qui parle », nom indien de Juan Diego. Ce dernier voulu expliquer à l’évêque ce qu’il vivait. La vierge lui demanda alors d’aller chercher des fleurs de Castille, inconnues sur ce continent, à 2400m d’altitude, et de les offrir à l’évêque. C’est en les présentant qu’elles lui échappèrent des mains et qu’apparu sur sa tilma l’image de la vierge. 

La vierge apparue aussi à l’oncle de Juan Diego, Juan Bernardino qu’elle sauva miraculeusement d’une mort certaine et lui donna son nom : Notre Dame de Guadalupe. 

Cette représentation de la vierge était très différente de celles connues jusqu’alors. Elle porte des signes clairement identifiables chez les aztèques comme les rubans noirs qui annonce qu’elle est enceinte ou les cheveux lisses qui dit qu’elle est vierge, le soleil qui l’enveloppe… 

Durant des siècles, les scientifiques essaieront de comprendre l’origine de cette image. Les peintures utilisées n’appartiennent à aucune matière connue sur terre, les étoiles sur sa robe colleraient exactement avec la position de la voute céleste au-dessus du Mexique le jour de la révélation de cette image, dans ces yeux apparaissent différents personnages avec Juan Diego au premier plan (il semblerait que nous retrouvions toutes les personnes présentes au moment où les fleurs tombèrent). Ce qui intrigue le plus la communauté scientifique c’est l’état de conservation de la tilma et de l’image qui aurait dû partir en décrépitude en 15-20 ans. 

La révélation de cette vierge qui « parle » aux aztèques, va transformer en profondeur le monde latino-américain.  En l’espace de 7 ans, 9 millions d’indiens vont se convertir et un véritable culte va commencer autour de cette vierge. Aujourd’hui, ce sont quelques 25 millions de pèlerins qui se rendent chaque année au pied de la colline de Tepeyac à Mexico. De nombreux miracles sont attribués à cette vierge qui posa 5 questions à Juan Diego Cuauhtlatoatzin et finalement à nous-même: 

• Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta mère ?
• N’es-tu pas sous mon ombre et sous ma protection ?
• Ne suis-je pas la source de ta joie de vivre ?
• Et n’es-tu pas au creux de mon manteau où je croise mes bras ? As-tu besoin de quelque chose d’autre ?