L’Assomption fêtée le 15 août célèbre l’entrée au ciel et le couronnement de la bienheureuse Vierge Marie. Elle a été enlevée de la vie terrestre pour entrer pleinement dans la vie en Dieu ; c’est la suite de sa participation à la vie de Jésus.

Dans un précédent article, nous nous étions posé la question du lien qui existait entre l’Esprit Saint et la Vierge Marie. A l’occasion de l’Assomption, nous nous intéresserons aux sept dons de l’Esprit et comment ils se sont révélés dans la vie de la Très Sainte Vierge.

Chaque don sera redéfini à l’aide des catéchèses du Pape François.

Le don de sagesse

Le don de Sagesse nous fait comprendre la merveille insondable de Dieu et nous pousse à le chercher par-dessus tout. C’est le don qui permet de voir et de goûter combien Dieu est bon, d’avoir avec lui une plus grande proximité, avec plus de ferveur, de paix et de joie. C’est le don de l’union à Dieu, il nous donne de tout voir avec les yeux de Dieu.

La Vierge Marie rayonne d’une grande douceur et de paix, elle se laisse plonger dans une grande communion d’amour avec Dieu. Par ce don, elle sut discerner, presque par instinct, les choses divines des choses humaines. Par exemple, lors de la mise au tombeau de son fils, la Vierge peut supporter cette image, car elle perçoit déjà la Résurrection.

Le don d’intelligence

Le don d’Intelligence nous fait découvrir avec une plus grande clarté les richesses de la foi. C’est le don qui aide à entrer dans la profondeur de Dieu, à comprendre, à l’intérieur de la foi, l’Écriture Sainte, la Parole de Dieu, à distinguer l’erreur de la vérité. Ce don permet de comprendre les choses comme Dieu les comprend.

L’Esprit Saint a voulu choisir Marie comme épouse, il lui a aussi octroyé largement ce don d’Intelligence afin qu’au-delà de sa très grande foi qui l’a éclairée sur les mystères, elle puisse comprendre par l’intelligence profonde le dessein divin de Dieu pour elle et son fils. L’intelligence lui fait recevoir des lumières pour connaître Dieu intimement : « Marie méditait toutes ces choses dans son cœur » (Luc 2,51). Au pied de la croix, Marie reçoit le corps mort de son fils Jésus, et elle comprend toutes les écritures, toutes les paroles. Elle savait qu’elle avait donné sa nature humaine à Jésus, mais qu’il était aussi le Fils de Dieu révélant sa nature divine. L’Ange l’avait avertie, Siméon aussi, la vie de cet enfant serait traversée par la souffrance, à l’image du glaive qui transpercerait le cœur de Marie. Au-delà de cette souffrance, par le don de l’intelligence, nait une espérance.

Le don de science

Le don de Science nous conduit à saisir, à travers la Création, la grandeur et l’amour de Dieu et sa relation profonde avec chaque créature. C’est le don qui permet de reconnaître Dieu dans la nature, de recevoir le monde comme un don de Dieu.

Le don de science dispose la Vierge Marie à s’émerveiller devant les œuvres de Dieu, même si elles ne les comprend pas, en tout cas, pas tout de suite. Marie a cru que Dieu agirait selon sa Parole, elle lui a fait confiance, elle s’est abandonnée entre ses mains, elle l’a laissé faire en elle ce qu’il désirait… Ensuite, elle n’a pu que constater tout ce que Dieu avait effectivement réalisé pour elle, et, dans son action de grâces, elle s’est déclarée « bienheureuse » (Luc 1,48).

Le don de crainte

Le don de Crainte nous mène à fuir les occasions de pécher, à ne pas céder à la tentation, à éviter tout mal, à craindre de nous séparer de Celui que nous aimons. Ce n’est pas le don de la peur de Dieu, mais le don qui nous fait prendre conscience de sa grandeur, de sa transcendance et de notre petitesse. Ce don provoque en nous l’humilité et l’émerveillement face à Dieu. Cela permet d’avoir plus conscience que tout vient de Dieu et donc cela nous permet de nous abandonner dans les mains de Dieu pour notre bien.

La Vierge Marie éprouve beaucoup de crainte pendant sa vie, mais cette-dernière ne fut pas servile. En effet, l’Immaculée Conception est préservée du péché depuis sa naissance. Elle n’a donc pas à craindre de s’éloigner de Dieu. La crainte dispose la Vierge à un respect admiratif de Dieu, exprimé par son trouble lors de la salutation de l’ange. Puis, dans tous ce qu’elle a pu traverser, c’est vers Dieu que Marie se tourne et s’abandonne. Lorsque Syméon annonce que sa vie sera transpercée par un glaive, ce n’est pas vers sa propre douleur qu’elle se tourne, mais bien vers celle de son fils. De plus, dans cette prophétie, Marie entend certainement que sa vie sera transpercée par la souffrance, mais que Dieu sera là pour elle.

Le don de piété

Le don de Piété nous pousse à nous faire croitre dans la relation et la communion avec Dieu avec la confiance d’un enfant envers son Père. Il nous aide dans le même temps à déverser cet amour aussi sur les autres et à les reconnaitre comme des frères. « En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » Romains 8.14-16.

Toute la vie de la Vierge Marie est emplie de ce don de piété. Elle se laisse conduire par l’Esprit dans un très grand amour filial pour Dieu. La piété fait jaillir le Magnificat de son âme dans un élan d’amour filial à l’égard de Dieu :

Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !

Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.

Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.

Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Le don de force

Le don de Force nous encourage et nous aide à surpasser les difficultés rencontrées sur le chemin qui conduit à Dieu. C’est la persévérance dans les épreuves. Ce don permet, au quotidien, de remplir ses devoirs et de vivre le combat spirituel.

Si l’on considère d’un côté l’oeuvre considérable à accomplir et de l’autre côté les difficultés innombrables qu’il a fallu dépasser, Marie a eu de quoi se démoraliser. Bien au contraire, la Vierge Marie en s’appuyant sur Dieu et sa force surmonte chaque difficulté. La force, lui donne une énergie inlassable et joyeuse pour faire la volonté de Dieu. Elle dit son grand “oui” à l’Annonciation et au pied de la Croix, elle le confirme. Toute la journée, Marie a suivi, a accompagné Jésus lors de son chemin de croix. Elle est épuisée, elle entend son fils remettre l’esprit alors qu’elle se tient au pied de la croix. Le coeur blessé de Marie transpercé par le glaive s’unit au coeur de Jésus transpercé par une lance. Marie reçoit le corps de son fils et s’appuie contre un rocher. Ce rocher c’est la force qui vient soutenir Marie, qui soutient Jésus. Ce rocher c’est la source de la vie, c’est Jésus lui-même.

Le don de Conseil

Le don de Conseil nous indique les chemins de la sainteté. C’est le don du discernement spirituel, qui permet de distinguer ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il dispose à voir clair en soi et dans les autres.

Ce don fut admirable en Marie, qui est appelée par l’Église « Mère du bon conseil ». En effet, l’âme de Marie fut toujours orientée vers Dieu dont elle percevait avec facilité toutes les inspirations. La Vierge Marie vit de ce don lorsqu’elle reçoit la Parole de Jésus « Femme, voici ton fils », et à Jean : « Voici ta mère » ont un sens immédiat et concret : elle devient notre maman du ciel, notre conseillère.

Lorsque nous nous confions à Marie en récitant la prière du « Je vous salue Marie », nous lui demandons de prier pour nous « maintenant et à l’heure de notre mort », à l’instant où nous prononçons le mot « maintenant », la Vierge prie pour nous, elle demande à ce que l’Esprit descende sur nous.

Mais Marie fait plus que prier pour nous, elle nous fait entrer dans sa prière. A l’image de Marie, silencieuse, en prière, disposons nous afin de recevoir les dons de l’Esprit Saint.